“The Social Network” ou The SAW-cial Network ?

J’ai vu le film “The Social Network” sur l’histoire de Facebook et Mark Zuckerberg. C’est la première fois que je vois un film de 2 heures en ayant l’impression qu’il a duré 5 minutes.

Un très bon film sur une aventure incroyable. Comme le dit mon amie blogueuse Amal Belkamel : “On ne devrait pas dire The Social Network mais The Saw-cial Network” !

Voilà mon analyse du film en 4 points :

1 – les émotions, les jalousies, les traits de caractère nous poussent à prendre des décisions dans une bulle logique qui n’est pas forcément logique ! Beaucoup d’immaturité et d’irrationnel, de jeux d’influence, de manipulateurs… sans parler de l’alcool 😉

2 – Dans un projet, on peut être confronté à des divergences de vision, de valeurs, d’idées ou des conflits de personnalités. On a tout dans ce film. Dans l’action, on découvre réellement avec qui on travaille. L’affectio societatis est indispensable mais insuffisant.

3 – Cela ne suffit pas d’avoir une idée, il y a aussi l’exécution de l’idée et c’est peut-être encore plus important que l’idée elle-même. Après, il faut l’ajuster au marché (marketing) puis la vendre (commercial). Et bien, de l’intention au succès, la route est longue. Dans ce film, il est clair que le co-fondateur DAF, Eduardo Saverin, n’a pas compris la nature du service qu’il essaye de vendre. Les frères Cameron Winklevoss &  Tyler Winklevoss et Divya Narendra qui accusent Mark de vol d’idée avait largement le temps et les moyens financiers avec leur papa aux millions pour le rattraper mais ils se sont fait avoir par un mec avec 19.000 dollars. Facebook a éliminé MySpace par ses propres forces parce que son fondateur et ses dirigeants INCARNENT LES VALEURS, l’esprit du Web 2.0. Et s’il y a des manœuvres douteuses de la part de Mark, elles renvoient selon moi au point 1 ci-dessus (émotions, jalousies, traits de caractère) et point 2 (affectio societatis). Voir aussi mon commentaire où je développe ma position.

Mark le dit lui-même à un de ses amis : “yea i’m going to fuck them”. Il veut les baiser, leur faire payer quelque chose et non les voler puisque l’argent n’est pas son moteur. Lutte des classes, revanche social, voilà ce qui me semble être le moteur et non le simple vol. C’est mon interprétation, mon intuition, vous n’êtes pas obligé de la partager. On ne saura jamais.

4 – Dans le Web 2.0, regardez les réseaux professionnels qui montent et ceux qui plongent. Vous verrez la différence entre ceux qui veulent faire le web 2.0 (un nouveau monde, une nouvelle culture, un nouveau Mai 68) et ceux qui veulent faire du business dans ce monde … dont ils ne comprennent rien ou pas grand chose parce que leur culture 1.0 est incompatible avec l’esprit du Web 2.0. Ou dit autrement, ils comprennent avec leur tête, pas avec leurs tripes. Les frères Winklevoss avec leur culture d’aristocrate seront sûrement plus efficace dans le Web 1.0 (ou web transactionnel dans lequel on réduit le coût de l’intermédiation façon site de e-commerce). Dans le Web 2.0, il faut une culture 2.0. Il me semble que même Eduardo n’a pas cette culture.

Si vous voulez devenir un entrepreneur, je vous conseille d’aller voir ce film. Vous y verrez une partie de votre futur.

Une histoire de confiance…

Un excellent billet sur Techcruch sur la culture du risque en France :

http://fr.techcrunch.com/2010/10/05/give-me-the-argent-ou-labsence-de-risques-dans-le-capital-risque-en-france/

Je cite :

“En France, la confiance se gagne. Aux Etats-Unis, elle se perd. En d’autres termes, aux Etats-Unis, on débute avec un “capital confiance”, un index 100. C’est à l’entrepreneur de faire en sorte que la confiance reste, de satisfaire les attentes de ses investisseurs. En France, le capital est nul, l’index de 0, et il faut le construire avant de pouvoir demander de l’argent.
[…]
Pour conclure ce post, je ne dirai que ça : en France, nous avons clairement le potentiel, la créativité et les cellules grises pour créer et lancer le prochain Twitter ou Facebook – il nous faut juste quelques business angels visionnaires pour nous faire confiance, et être prêt à perdre un peu d’argent sur la route de leur premier milliard.”

Comme le disait Jérémy Benmoussa (fondateur de Locita) lors de notre dernière rencontre : dans “capital risque”, il y a le mot risque et pas uniquement le mot capital ! 😉

Et vous, qu’en pensez-vous ?