La théorie du Donut, également connue sous le nom de modèle du Donut, a été développée par l’économiste britannique Kate Raworth dans son livre intitulé Doughnut Economics: Seven Ways to Think Like a 21st-Century Economist (2017). Ce modèle propose une vision de l’économie qui concilie la justice sociale et la durabilité écologique. Il présente l’économie mondiale sous la forme d’un donut avec deux limites distinctes :
- La limite intérieure (le trou du donut) : il s’agit du niveau de vie minimum en dessous duquel se trouvent les besoins essentiels de l’humanité, tels que la nourriture, l’eau potable, l’éducation, la santé, le logement, etc. L’objectif est de s’assurer que personne ne tombe en dessous de cette limite, assurant ainsi une vie décente pour tous. Cela correspond aux priorités reconnues par l’ONU en 2015 au sein des Objectifs de Développement Durable (ODD).
- La limite extérieure (le bord du donut) : il s’agit du niveau au-delà duquel l’activité humaine devient insoutenable pour la planète en raison de la pression exercée sur les ressources naturelles et les systèmes écologiques. Cette limite vise à éviter les dommages environnementaux excessifs, tels que le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution, etc. Cela correspond aux 9 limites planétaires proposées par des chercheurs du Stockholm Resilience Centre en 2009.
Le Donut (ci-dessous) permet d’illustrer deux frontières à ne pas franchir pour conserver les conditions d’un « bien vivre » : une frontière « intérieure » qui représente les besoins humains de base définis comme « plancher social », et une frontière « extérieure » qui symbolise la préservation de l’environnement comme « plafond environnemental ».
L’objectif de la théorie du Donut est de trouver un équilibre entre ces deux limites (le plancher et le plafond), créant ainsi une “zone sûre et juste” où les besoins essentiels de l’humanité sont satisfaits sans dépasser les capacités de la planète à soutenir ces activités.
Ce modèle encourage une approche économique centrée sur les personnes et la planète, remettant en question le paradigme traditionnel de la croissance économique illimitée. Il incite à repenser les objectifs économiques pour les aligner sur la durabilité, l’équité sociale et la préservation de l’environnement.
Objectifs de développement durable pour l’ONU, limites planétaires pour les scientifiques, plancher, plafond, intentions humanistes… et si on passait à l’action ?
Les Dix Commandements du Donut !
Nous connaissons tous les Dix Commandements, un ensemble de principes moraux et religieux qui, selon la tradition, ont été donnés par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï. Les Dix Commandements sont souvent considérés comme un guide moral central dans le judaïsme, le christianisme et l’islam. Dans le cadre du modèle du Donut, je vous propose une interprétation moderne des Dix Commandements que vous pourrez découvrir dans mon 14ème livre à paraître en septembre 2024. Je ferais l’annonce sur LinkedIn et sur ce blog : www.excellence-decisionnelle.com.
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Bonjour Olivier,
Merci pour cet article engagé et inspirant. J’y retrouve ton soucis pour une approche holistique pour le bien commun que j’apprécie tant chez toi.
(C’est plus une excuse pour t’écrire un petit mot :p, mais) sur la forme du dixième commandement, la tournure de phrase “Tu ne feras pas ceci ou cela en utilisant l’intelligence collective” peut laisser penser qu’il ne faut pas utiliser l’intelligence collective.
Je proposerais donc plutôt :
“Tu seras un gardien de l’avenir : tu prendras des décisions éclairées par l’intelligence collective pour éviter de compromettre le bien-être des générations futures.”
Après, juste en passant, quand j’ai lu la partie que tu consacrais à la liberté et que tu sites Stuart Mill, ça m’a fait penser à une remarque d’Arthur Keller (lors de sa conférence au gala de lancement de l’opération de TFTP la semaine dernière) sur la devise “Liberté, Egalité, Fraternité” qui consistait à rappeler que dans cette devise la Liberté dont il est question a (comme l’Egalité et la Fraternité) un caractère social. C’est à dire qu’il ne s’agit pas d’une soit disant liberté de faire ce qu’on voudrait sans tenir compte des autres (comme saccager les ressources de la planète) mais bien d’avoir conscience que la liberté des uns se finit là où commence celle des autres.
Encore merci pour tout ce que tu fais et partages !
Gilles
Tu as tout à fait raison !!! Je viens de modifier le billet avec ta proposition : “Tu seras un gardien de l’avenir : tu prendras des décisions éclairées par l’intelligence collective pour éviter de compromettre le bien-être des générations futures.” Un grand merci pour ton aide et ton éclairage sur la notion de liberté 😉